Travailler pour le roi de Prusse
Quand on travaille dur mais que ce travail bénéficie intégralement à quelqu'un d'autre et qu'on n'en retire rien soi-même, alors comme on dit "on travaille pour la peau" mais on disait : on travaille pour le roi de Prusse. De fait, si l'expression, par son contexte historique a vieilli, l'idée est de plus en plus d'actualité, les rois du CAC40 et du Dow Jones remplaçant Frédéric.
Les explications plus ou moins historiques ne manquent pas et il est frappant de constater qu'elles ne sont pas toutes concordantes. En voici une relevée dans :
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=17481018
Mais il en est d'autres :
Les premiers rois de Prusse n'étaient pas généreux. Le grand Frédéric ne payait à ses soldats leur solde que 30 jours par mois, bénéficiant ainsi de l'argent que représentait la paye du dernier jour, dans les sept mois de l'année qui ont 31 jours. Il rétribuait chichement les ouvriers français qu'il employait. On gagnait donc peu à travailler pour le roi de Prusse. Il est vraisemblable que cette expression familière a été introduite dans la langue par des gens du peuple, plutôt que par Voltaire à qui certains l'attribuent."
Et une autre encore issue de :
http://www.notteghem.fr/rozan/p78.php
On a dit que le mot était de Voltaire. Rien ne nous autorise à l'affirmer, mais la supposition est vraisemblable. Il n'est pas impossible, en effet, qu'après sa grande brouille avec Frédéric, Voltaire ait eu la pensée d'exprimer qu'il avait perdu et son temps et sa peine en travaillant pour le roi de Prusse. On sait que dans son dépit contre celui qui avait été « Son patron, son disciple et son persécuteur, »
Voltaire n'a pas toujours ménagé les gros mots. Quoi qu'il en soit, l'allusion a fait fortune, elle
est devenue proverbe, et pour qu'elle se soit ainsi répandue dans le peuple et installée dans la langue, il faut qu'elle ait eu d'autres causes que les rancunes de Voltaire. — Frédéric II aimait
beaucoup la France ; il a souvent occupé des ouvriers français ; il les a payés, nous n'en doutons pas , mais il est à peu près certain qu'il ne les a pas payés royalement. Noblesse
oblige envers tout le monde quand on est roi, et surtout envers les petits. Le peuple français le sait à merveille : pour lui, un roi économe, c'est un homme avare. — Travailler donc pour un
roi qui paye comme un bourgeois, c'est travailler pour un bourgeois qui ne paye pas, en un mot c'est travailler pour le roi de Prusse.
Et encore : http://www.expressio.fr/expressions/travailler-pour-le-roi-de-prusse.php
L'explication serait liée au fait que les soldes payées aux mercenaires du royaume de Prusse au début du
XVIIIe siècle étaient dérisoires.
Une autre dit que l'expression viendrait d'une chanson de 1757 qui se moquait de la défaite du Prince de Soubise à Rossbach et contenant la phrase : "il a travaillé pour le
roi... de Prusse".
La troisième suppose qu'elle viendrait du roi Frédéric Guillaume 1er (père de Frederic II, vainqueur de Rossbach) qui était d'une cruauté et d'une avarice sans limites et qui ne devait donc pas
ou très peu payer les gens qui travaillaient pour lui.