C'est donner de la confiture à des cochons

Publié le par Jacques Michaud

Quand on est en présence de gougnafiers, il n'est pas toujours nécessaire de se donner trop de mal pour les satisfaire. Rappelez-vous, cette bouteille que vous aviez presque amoureusement choisie pour ces amis; ils l'ont bue comme si c'était du Margnat Villages (le vin des clochards, coimme il paraît l'on dit dans les supérettes); ce foie gras qui vous a coûté les yeux de la tête (certes ça ne le rend pas excellent d'emblée, c'est vrai), ils l'ont tartiné comme de la terrine de pâté de foie. Il en va ainsi de tout ce qui mérite de l'attention et qui ne suscite au mieux qu'un oeil légèrement allumé, un sourcil relevé, un sourire esquissé au-dessus d'une vague impression de satisfaction, voire même le début d'un plaisir. J'ai un copain dont le plaisir véritable est de faire à manger aux autres, mais des trucs sublimes, quoi. Il peut passer une journée entière pour préparer son plaisir de vous voir avoir vous-même du plaisir. C'est sa récompense. Sa grande mansuétude fait que même si vous êtes mal élevé et ignare, il vous regardera toujours avec la plus grande courtoisie. Mais si vous n'êtes pas en mesure d'apprécier, il pensera sans doute que c'est comme s'il avait donné de la confiture à des cochons.
(merci à Michel T. pour cette expression proposée).

Publié dans métaphore

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