Partir en décale

Publié le par Jacques Michaud

Dans l'article précédent, donc celui qui suit..., évoquant des tournées des grands ducs faites au temps des splendeurs, celles de la jeunesse, j'allusais* le langage normalien (un sociolecte donc) en faisant un peu le kéké car, comme d'hab, je me croyais dépositaire d'une originalité originale. Foin ! Le devenu fidèle mais mystérieux Zulunation dont je soupçonne la grande culture me démontre que dékali / renkali étaient des expressions utilisées dans d'autres écoles tout aussi respectables que la mienne. Lisez plutôt ce que ce zélé zoulou nous apporte comme commentaire :

"Il semble que "la décale" soit un rituel, une tradition ou appellation dans certains établissements d'enseignement, lié à la notion de "sortie" ("la rencale" étant à l'inverse liée au retour à l'établissement) :
"Inutile de dire que nous les attendions, ces vacances. Nous appelions cela des décales - sigle DKL - sans doute parce que, enfermés dans nos internats - rares ceux qui par chance voyaient un correspondant en ville - nous nous considérions comme rivés, calés, la cale étant le symbole de ce qui est stable, immobilisé, immuable dans un équilibre que l'on ne dérange pas facilement. Les retours étaient des rencales. ... et il y avait les petites et la grande décales" ('Les derniers tisserands' par Claude Ferrieux, éditions du Petit Pavé)

Outre à l'EN d'Orléans citée dans le billet du jour, il existe aussi l'Hymne des Ecoles Nationales Professionnelles (ENP) qui s'appelle "la décale" (DKL) et s'entend aux échéances du cycle d'études, aux sorties de l'établissement ; on peut d'ailleur écouter ici "le chant de la décale" entonné par des élèves à cette occasion
http://michel.dumontier.free.fr/LADKL.mp3
et en lire là les paroles - au format Word -
http://jpfl.club.fr/Documents/La%20DKL.doc
Egalement les Gadz'Arts évoquent par l'un de leurs monômes traditionnels "La Décale" (1ère, 2ème et 3ème !) à la fin des études : plusieurs versions existent comme ce chant ici :
http://patrimoine.gadz.org/sono/ladecale.mp3
et ces autres paroles là :
http://patrimoine.gadz.org/chants/hymne.htm
Pour sa part l'ENP de Livet nous suggère : "La DKL, la Décale est le jour du départ de l’ENP, C’est aussi le véritable hymne des Nant‘Z’Arts, la « Chanson de la Décale », sur l’air des Allobroges. Commune à toutes les ENP - avec la variante de la ville -, elle est semblable aussi à celle des Gad’Z’Arts ! Une hypothèse liée à l’air dauphinois-savoyard donnerait comme origine l’ENP de Voiron - la plus ancienne, la 1ère des « quatre vieilles » ENP, créée en 1886 -, d’où serait partie cette chanson vers les autres ENP et les écoles d’A & M (Cluny, Aix….) ?
http://www.livet-histoire.fr/IMG/pdf/M_Kerezeon_Nant_Z_Arts_de_la_Promo_43_47.pdf

En 2002 on trouve également dans le journal "Le Monde" des extraits du journal intime de Méderic Cartier, élève à l'Ensam de Cluny, où il est noté : "7 octobre - On a une nouvelle chanson à apprendre, La Décale, pour demander l'autorisation de sortir le week-end (...) On n'a vraiment pas de temps pour nous."

Bref ... cela pour dire que je suis vraiment impatient de lire le papier promis sur "le langage normalien et ses codes" ..."

En fait, je vais vous dire un truc : les Zoulous me reposent...Moi, de Zoulous, je connais que Johnny Clegg, faux zoulou. Et d'Afrique du Sud, je connais plutôt bien André Brink, qui lui n'est pas zoulou.

* alluser : petit michaud, page 2012
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D
Ancien Nantzart, je peux dire que pour moi la DKL que l'on prononçait décale effectivement, est l'acronyme de "Distance Kilométrique vers la Liberté", durée qui nous séparait des vacances libératoires.<br /> Ce nombre était écrit religieusement tous les jours dans le coin supérieur gauche du tableau de chaque elle de cours par l'élève chargé de cette mission (durée hebdomadaire). Je n'ai jamais vu aucun prof se permettre d'effacer ce cartouche. Ils avaient eux aussi la culture de l'établissement.<br /> Au-dessus de la DKL on inscrivait aussi EXaa (pour ma part EX72) ce qui signifiait le millésime du bachot à venir, année donc où on quitterait l'établissement.<br /> Et lorsque la décale approchait vraiment, et qu'on pouvait compter non plus en jours mais en heures de cours, on rajoutait cette information sous la forme RATP (reste à tirer péniblement).
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M
Merci pour ce commentaire vécu
D
j'ai voulu écrire salle de cours et non elle de cours, correction orthographique malvenue probablement...
U
<br /> Petites précisions :<br /> <br /> <br /> 1) "Décaler" est à l'origine le terme qui consiste à enlever les cales des roues qui retiennent les véhicules. Les pompiers utilises encore les mots Décale et Rencale<br /> <br /> <br /> 2) Le chant de la décale a été écrit par les Nantz'Arts dans la seconde moitié du XIXe siècle, puis repris par les Gadz'Arts<br /> <br /> <br /> 3) Pour les Gadz'Arts, la décale n'est pas un chant de monôme. Il se chante sans phase, c'est un chant plutôt joyeux, alors que les chants de monôme sont en général (mais pas tous), assez<br /> solennels<br />
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J
<br /> <br /> Merci<br /> <br /> <br /> <br />