Aller à la va-comme-je-te-pousse

Publié le par Jacques Michaud

Les traits d'union abondent dans cette expression pour bien montrer qu'elle se conçoit comme un tout indissociable. Aussi étonnant que ce soit, on y trouve deux verbes conjugués suivant un article défini dans ce qui ressemble à une nominalisation mais demeure une locution adverbiale (donc invariable comme dans une histoire à la con).

Le sens en est facile à comprendre : ce qui va à la va-comme-je-te-pousse va n'importe comment, sans plan, sans rigueur, de manière désordonnée et peut-être naturelle. L'acception de "pousse" est à voir ici -selon moi- comme un synonyme de "croître" ou "grandir". Par exemple, dans certaines familles, les enfants laissés à l'abandon s'élèvent à la va-comme-je-te-pousse. Et sans doute sont-ils souvent coiffés à la va-comme-je-te-pousse...

D'autres expressions adverbiales voisines sont construites sur ce modèle comme par exemple : faire quelque chose à la va-vite, à la je-t'en-fous, à la mords-moi-le-noeud (expression à connotation sexuelle qui se disait autrefois à la mords-moi-le-jonc. Sachant qu'autrefois le jonc désignait familièrement la verge masculine - comme le noeud aujourd'hui-, on peut légitimement se demander ce que faisait Jeanneton dans la chanson : Jeanneton prend sa faucille et s'en va couper les joncs.

Enfin on pourra rapprocher toutes ces expressions de celle-ci : Faire quelque chose à la 6-4-2, c'est-à-dire vite et sans chercher les complications.

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